Osny Le coup de colère des détenus
à la maison d'arrêt
COUP DE CHAUD hier
après-midi à la maison d'arrêt du Val-d'Oise
(Mavo), à
Osny. Vers 15 heures, près de 250 détenus
ont refusé de réintégrer leurs
cellules à
l'issue de la promenade. Un mouvement de protestation lié,
selon
des sources internes, à la suppression de séances de
sport et qui
fait suite à de premiers incidents survenus
dans l'enceinte de la prison
vendredi soir.
Peu après 18
heures, près de 150 policiers qui patientaient depuis
plus
d'une heure à proximité de la Mavo, dont
certains casqués et porteurs de
boucliers, sont entrés
en colonnes à l'intérieur de la maison d'arrêt
pour
forcer les 250 détenus mécontents à
regagner leurs cellules. Ils ont été
accueillis par
les cris de plusieurs jeunes du quartier des mineurs dont
les
cellules donnent sur la porte d'entrée.
La suppression des
cours de sport en question L'impressionnant dispositif,
composé
de sections d'intervention, de fonctionnaires de la BAC et
de
nombreux renforts venus de tous les commissariats, a été
levé
partiellement vers 19 h 30 sans qu'aucun incident
grave n'ait été signalé.
C'est donc en début
d'après-midi que la grogne est montée de l'une
des
cours de promenade. D'après des proches de détenus,
leur colère a pour
origine la suppression de séances
de sport qui pourrait être l'une des
conséquences de
la surpopulation galopante dans cette maison d'arrêt.
Prévue
normalement pour accueillir 588 détenus, la Mavo abrite en
réalité
des effectifs qui dépassent souvent
les 700 personnes. Cette surpopulation
pose une série de
problèmes internes, notamment au niveau de l'encadrement
et
de la surveillance. Le 30 avril, ce sont les gardiens de la Mavo
qui
avaient manifesté devant les portes de l'établissement
pour dénoncer leurs
conditions de travail difficiles et les
agressions dont ils sont victimes.
Vendredi dernier, plusieurs
dizaines de détenus avaient déjà refusé
de
regagner leurs cellules, avant d'y être contraints par
l'intervention de
CRS. Plusieurs personnes avaient été
légèrement blessées au cours de ces
premiers
incidents. Si les sources officielles refusaient hier soir de
parler
« d'émeutes », il s'agit quand même du
deuxième coup de force des
détenus en trois
jours.
Damien Delseny
Le Parisien , mardi 18 mai 2004